Liette Remon is a name I’d heard many times, associated with many different cultural and music projects in Quebec. And when I looked at her website, I realised I only knew the very tip of what she does! I first heard her on another favourite radio programme, Cap Es Trad, and knew of her band, Serre L’Ecoute. In fact, she is the driving force of many creative projects involving music, theatre, school programs as well as music research, collecting and archiving. There is so much to talk about that it wasn’t easy finding a starting point for this interview!

Can we start with your family history?  I understand you come from a long line of fiddlers.  Did all your family play music and sing?  Was the town you grew up in musical as well?
I grew up in the Gaspesie region, in a small municipality called Petit-Pabos, which was part of the town Grande-Rivière. Music happened only at home, although several of my father’s fiddler friends would drop in from time to time.
We regularly had family get-togethers, once or twice a week, where music (along with a glass of gin and food!) was the focus. We’d mainly sing popular songs, with traditional songs and fiddle tunes mixed in among them. My uncles and aunts would sing and play the guitar, my father played fiddle, my grandmother sang mouth-music. We’d dance a bit. My father’s family were in Montreal. There were several fiddle players among them.

Can you tell us a little about your current music projects?
I have several projects on the go this summer. The most recent is a show called Le Coquillage (The Shell), stories about women at work. It’s to give recognition to women who worked in the textile industry over the centuries. Another project is Talencourt, a string quartet which plays the traditional tunes of various fiddlers around Quebec, and also La Fanfare Monfarleau, a band performing traditional music and songs with tuba, saxaphone, clarinet, French horn, violin, banjo and percussion.

Do the songs of Quebec have a strong tie with the songs of France?  Are the two cultures similar with their traditional music?
Yes, definitely, there is a strong tie. Our traditional songs come from France, and they are well-preserved because of the (historical) isolation of our country. However many songs have been composed here too, for example songs about rivers, where men spent a lot of time working and rowing. Also songs about tragic events or about about local events and incidences.

In your songs, your radio programmes and your theatre shows there is a strong theme of musical and cultural history.  Do we need to know about the past in order to enjoy traditional music today?
We don’t need to know the past to enjoy the traditional music of today. Music is enjoyed as it’s heard. We fall in love with music, because it effects us emotionally. On the other hand, if you have the interest, it is worthwhile to investigate the development of songs and music throughout history and make the connection between the past and present.

Can you tell us about the shows you present in schools?
I present two shows as part of a trio with François Leclerc and Mélanie Demers. They are called “Notes pour Voyager” and “Sur les Traces des Filles du Roy”. [Les filles du Roy, or The King’s Daughters, is a term used to refer to the approximately 800 young French women who immigrated to New France between 1663 and 1673 as part of a program sponsored by Louis XIV, to balance out the number of male immigrants.] The first show is a tour through many countries with songs and music, and the second presents music and songs from New-France, complete with costumes, props and instruments from the time.

Mélanie and I have also adapted the show “Le Coquillage” for young people. As well, we present La Légende de Tristan, which transports children to the medieval world. Another show is “Qui va là”, a story about a singer who loses her piercing voice.

With Elise Guay, we do a workshop-concert, The Magic of Quebec’s Traditional Music. This is part of the (government-initiated) cultural programme in schools.

Are there other aspects of your rich and varied career that I’ve ignored?
I will play in several other bands this summer and autumn; La FanFarniente Della Strada where I play clarinet. We’ll be playing at the festival Oh Lala! in Austria in July. Also Madame Klezovitch, a 5-piece, East European klezmer band. We’re playing at the festival “Violons” in September at St-Jean-Port-Joli, among others.
I also teach. I have started a small violin group where participants can learn not just repertoire, but how to play together, how to listen to each other, and how to do orchestral arrangements. I’ll be continuing with that in in autumn.

Merci, au plaisir!

Liette

https://lietteremon.com (unfortunately only in French).

Here’s Liette as violinist with her band La Fanfare Monfarleau. This calypso set is named after the town she grew up in.

Je vous connais grâce à l’émission Cap ès trad, et de plusieurs groupes musicales dont Serre L’Ecoute et Le Tour de la Gaspésie. Mais quand j’ai regardé votre site web, il y a vraiment beaucoup plus à savoir. A tel point que c’est difficile à savoir où commencer! Vous apportez vos riches expériences aux plusieurs projets créatifs dont la musique, la comédie musicale, les spectacles pour les écoliers, la recherche, la collecte et l’archive. Et même le cirque!

Est-ce qu’on peut commencer par votre histoire familiale? Je comprends que vous venez d’une longue lignée de violoneux. Est-ce que toute votre famille jouait de la musique et chantait? Est-ce que la ville où vous avez grandi était musicale aussi?

Les réunions de famille, avec oncles, tantes, cousins-cousines se faisaient régulièrement, une à deux fois pas semaine et la musique (le petit verre de gin et la nourriture aussi!) était au coeur de ces rencontres. Il y avait de la chanson populaire surtout et aussi quelques unes traditionnelles qui se mêlaient aux nombreux airs de violon. Mes oncles – tantes chantaient et jouaient de la guitare. Mon père jouait du violon. Ma grand-mère turlutait. Ça dansait un peu. La parenté de mon père était à Montréal. Parmi eux, il y avait quelques violoneuses.
J’ai grandi en Gaspésie dans une petite municipalité appelée Petit-Pabos, faisant parti de la ville de Grande-Rivière. La musique se passait seulement dans la famille à la maison, bien que quelques amis violoneux de mon père passaient de temps à autre.

Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vos projets musicaux en cours ?

J’ai plusieurs projets qui tournent cet été. Le plus récent est un spectacle appelé Le Coquillage, histoires de femme à l’ouvrage. C’est un hommage aux femmes en lien avec le textile, à travers les époques. Un disque vient de paraître avec les musiques du spectacle. Il y a aussi le quatuor à cordes Talencourt qui porte les musiques traditionnelles de différents violoneux du Québec et également La Fanfare Monfarleau qui interprète la musique et chansons traditionnelle avec tuba, saxophone, clarinette, cor alto, violon, banjo et percussion.

Est-ce qu’il y a un fort lien entre les chansons québecoises et françaises? Est-ce que les deux pays partagent les mêmes racines dans leur musique traditionnelle?

Oui effectivement, le lien est fort. Nos chansons trad proviennent de la France, elles ont été bien préservées à cause de l’isolement du pays. Par contre, beaucoup de chansons ont été composées ici, par exemple, des chansons de rivière (à avironer) de chantiers, d’événements tragiques arrivés ici-même, des chansons de faits divers etc

Dans vos chansons, vos programmes radio et vos spectacles il y a un thème musical et une histoire culturelle. Est ce que nous devons connaître le passé pour apprécier la musique traditionnelle d’aujourd’hui ?

Nous n’avons pas besoin de connaître le passé pour apprécier la musique traditionnelle d’aujourd’hui. La musique s’apprécie ici et maintenant au moment où on l’écoute. C’est des coups de coeur, l’émotion du moment qui nous prend. Par contre, si on est curieux, il y a de quoi fouiller pour faire des liens entre le présent et passé et comprendre le cheminement des chansons et des musiques d’après l’histoire.

Est-ce que vous pouvez nous parler de vos spectacles que vous présentez aux écoles?

Je présente en trio avec François Leclerc et Mélanie Demers, deux spectacles s’intitulant Notes pour voyager et Sur les traces des Filles du Roy. Le premier est un voyage dans plusieurs pays en chansons et musiques, le deuxième présente chansons et musiques du temps de la Nouvelle-France. Le tout avec décor, costumes et instruments d’époque.

En duo avec Mélanie Demers, nous avons adapté lLe spectacle Le Coquillage pour le jeune public. Nous présentons également en duo La légende de Tristan qui amène les jeunes dans le monde médiéval, ainsi que Qui va là? qui est l’histoire d’une chanteuse qui a perdu sa voix aigüe.

Avec Élise Guay, spécialiste des instruments à vent, nous avons un atelier-concert: La magie de la musique traditionnelle du Québec. Ce spectacle est offert dans le répertoire culturel artistes à l’école.

Est-ce que j’ai raison, est ce que vous étiez artiste de cirque?

J’ai déjà joué pour le cirque équestre Luna Cabarella. Nous étions quelques musiciens à accompagner les numéros des acrobates et des chevaux.

Est-ce que j’ai ignoré d’autres aspects de votre riche carrière?

Il y a quelques autres groupes dans lesquelles je joue cet été et automne, la Fanfarniente della Strada, fanfare de rue dans laquelle je fais la clarinette et nous partons en tournée en juillet en Autriche au festival Oh Lala! Il y a aussi Madame klezovitch, quintette de musique klezmer d’Europe de l’est. Nous serons entre autres au festival Violons d’automne à St-Jean-Port-Joli en septembre.

Au niveau de l’enseignement, j’ai parti l’an passé un petit ensemble de violon, pour apprendre du répertoire mais aussi pour apprendre à jouer ensemble, à s’écouter mutuellement et travailler l’orchestration. Je vais continuer ce travail à l’automne.

Merci, au plaisir!

Liette